Tous les réfugiés sont les bienvenus !
Mais Poutine n’est pas le bienvenu !
Depuis le début de l’été, un nombre croissant de réfugiés tente de trouver asile en Europe, dont nombre de Syriens fuyant la dictature de Bachar al-Assad (l’activité criminelle de ce dernier est complétée par celle de Daesh).
Et maintenant, on nous annonce l’arrivée imminente de Poutine à Paris.
Sauf à imaginer qu’il vienne à son tour demander l’asile politique, que vient donc faire ce personnage à Paris ?
Poutine est cet homme qui, en Russie, emprisonne les opposants politiques russes, ainsi que des ukrainiens de Crimée qui veulent conserver leur nationalité ukrainienne, comme l’antifasciste Koltchenko et le cinéaste Sentsov.
Poutine est cet homme qui envoie son armée en Crimée et dans le Donbass parce que les insurgés de Maïdan ont chassé le dictateur ukrainien, son ami, qui était au pouvoir à Kiev.
Poutine est ce chef d’État qui soutient, à bout de bras, la dictature sanguinaire de Bachar al-Assad et de son régime.
Poutine est celui qui propose aux gouvernements européens et américain une alliance avec al-Assad contre Daesh… pour mieux préserver Bachar al-Assad.
Et, en France, nombre de voix (celles de Sarkozy, de Marine le Pen, et de Mélenchon depuis le 20 mars) demandent à Hollande de discuter avec al-Assad (et avec Poutine).
Tout cela est inacceptable.
En Syrie, une exigence demeure : Ni Bachar, ni Daesh ! Soutien à la révolution populaire syrienne !
En Russie, une exigence demeure : Libération des emprisonnés politiques, emprisonnés russes, et ukrainiens kidnappés !
En Ukraine, l’exigence demeure entière : Droit des ukrainiens à disposer d’eux-mêmes ! Retrait des mercenaires de Poutine ! Aucune intervention impérialiste !
Poutine n’est donc pas le bienvenu !
Pour ce qui concerne la politique de Hollande, il n’y a strictement rien à en attendre. Son discours à l’ONU visant Bachar al-Assad ne peut faire illusion : Hollande affirme que toute solution en Syrie « passe nécessairement par le départ de Bachar Al-Assad », et qu’ « on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau » ; mais Hollande propose en même temps un gouvernement « de transition » incluant « des membres du gouvernement » actuel « et de l’opposition », ce qui revient au même. Hollande veut rester dans le « jeu diplomatico-militaire » pour préserver dans le futur les intérêts de l’impérialisme français au Proche et Moyen-Orient. C’est pour défendre les mêmes intérêts que les gouvernements français successifs, celui de Hollande inclus, n’ont cessé d’organiser des expéditions militaires en Afrique.
Quant aux « préoccupations » de Hollande sur la question ukrainienne, ce sont les mêmes que celles de Merkel : l’un et l’autre veulent préserver les intérêts des banques et entreprises françaises (et allemandes) en Russie tout en confortant le gouvernement réactionnaire ukrainien de Porotchenko (lequel a pu récupérer le pouvoir après la révolution populaire de Maïdan, du fait notamment de la quasi absence d’organisations ouvrières en Ukraine).
Les organisations du mouvement ouvrier (partis et syndicats) ne peuvent donc, en aucun cas, soutenir un gouvernement (bourgeois) contre un autre. Leur responsabilité est de soutenir les peuples en lutte contre leur propre oppresseur et contre les interventions impérialistes, et en particulier :
Soutien à la révolution populaire syrienne ! C’est au peuple syrien, et à lui seul, de décider de son propre avenir, et de définir l’aide dont il peut avoir besoin !
Soutien au peuple ukrainien en butte à l’intervention impérialiste russe et à la politique de son propre gouvernement !
Soutien à tous ceux qui, partout, de la Russie de Poutine à l’Égypte du maréchal Sissi, combattent pour les libertés démocratiques et contre la dictature !
Cela implique aussi l’exigence de la liberté de circulation et d’installation pour tous les réfugiés, aussi bien ceux qui fuient la guerre et la répression policière, que ceux qui fuient la guerre sociale et économique menée contre les exploités.
L’insurgé soutient le rassemblement initié par des militants syriens, ukrainiens et russes, et soutenu par des organisations politiques, syndicales et associatives sur l’exigence :
Nous n’acceptons aucune collaboration avec les dictateurs !
Ni Poutine, ni Bachar !
Ils sont la cause et non pas la solution des problèmes
RASSEMBLEMENT à PARIS, le 2 octobre 2015, à 18h
à côté de l’Assemblée Nationale (angle de la rue de l’Université et de la rue Constantine)
stations : Invalides (M 13, M 8 et RER C) et Assemblée Nationale (M 12)