Soutien au peuple palestinien !
Liberté de manifester contre la guerre coloniale !
Non au colonialisme, au sionisme et à toutes les formes de racisme !
Depuis le 8 juillet, l’armée d’Israël a engagé une nouvelle offensive contre les Palestiniens de Gaza. Le 21 juillet, après 14 jours de bombardements, on compte près de 600 morts : enfants, vieillards et adultes, femmes ou hommes, sont touchés indistinctement. Les blessés se comptent par milliers.
Cette politique terroriste de l’État israélien suscite de vagues gémissements de la « communauté internationale » - c’est-à-dire des impérialismes et de leurs organisations (telle l’ONU). Mais en réalité, ces impérialismes protègent l’État d’Israël - qui a été créé en 1948 avec leur plein soutien et celui de Staline - et sont complices du colonialisme sioniste.
Il suffit de rappeler la déclaration de François Hollande qui, lors d’un entretien avec Netanyahou le 9 juillet dernier, a expliqué qu’il « appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger la population face aux menaces ». Il faut aussi rappeler le soutien financier des Etats Unis qui contribuent chaque année au budget d’Israël : plus de 3 milliards de dollars, soit 25% du budget de l’armée israélienne. À cela s’ajoutent d’autres financements : ainsi, le 15 juillet, 8 jours après le début de l’offensive israélienne, le Sénat américain a voté une nouvelle contribution de 351 millions de dollars (en hausse de 50%) au système antimissiles de l’armée d’Israël.
Depuis l’engagement des opérations militaires à Gaza, des manifestations en soutien au peuple palestinien se sont multipliées dans le monde, comme à Londres le 19 juillet. En France, d’importantes manifestations ont eu lieu à Paris, Marseille, Lyon, etc.
Contre ces manifestations, des provocations ont été organisées par des milices pro-sionistes, telle la LDJ (Ligue de Défense Juive). Une vidéo montre cette milice, le 13 juillet, équipée de pieds de tables arrachées d’un bistrot, venir provoquer les manifestants sans que la police - présente - ne réagisse. Mais cette même police s’interpose quand la milice pro-sioniste se fait charger par des manifestants. (http://observers.france24.com/fr/co...).
Cela a donné prétexte à interdire la manifestation prévue le 19 juillet à Paris, empêchant ainsi les organisations d’assurer la défense des manifestants - qui se sont malgré tout rassemblés - contre les provocations en tous genres. Et, bien évidemment, les partisans français du sionisme se déchaînent en tentant une fois encore d’amalgamer antisionisme et antisémitisme, alors que lutter contre le colonialisme sioniste, c’est aussi lutter contre tous les racismes (antisémitisme inclus).
Nombre de commentateurs rêvent d’une « solution viable à long terme : la coexistence de deux Etats souverains, israéliens et palestinien ». C’est le cas de Laurent Joffrin (Libération du 22 juillet), pour qui « il n’y a pas d’autre avenir possible, sinon la guerre, la guerre toujours recommencée ». Cela passerait par « une négociation globale », laquelle serait possible car « Israël se targue avec raison d’être une démocratie ».
Mais de quel État « démocratique » s’agit-il ? Démocratique, un État qui s’est construit sur l’expulsion du peuple palestinien et ne cesse d’installer de nouvelles implantations coloniales en Cisjordanie ? Démocratique, un État qui se définit comme « juif », c’est-à-dire discriminant à l’égard de tous ceux qui ne sont pas considérés comme « juifs » ?
La question que Joffrin ne pose pas, c’est : « Y a-t-il une solution autre qu’une guerre perpétuelle tant que subsiste le capitalisme dans cette région du monde, tant que les impérialismes dominent cette région, sinon la « paix des cimetières » où serait enfoui le peuple palestinien ? »
Depuis 65 ans, face au colonialisme sioniste, le peuple palestinien a subi de dures défaites : celles-ci sont dues à la puissance militaire d’Israël, à la politique de ses propres organisations -notamment de l’OLP dont la trahison a ouvert la voie à des organisations religieuses - ainsi qu’à la politique conduite par les régimes arabes alentour, tous plus réactionnaires les uns que les autres, qui prétendent soutenir les Palestiniens alors qu’ils agissent pour que rien ne change, ayant eux-mêmes contribué à détruire la résistance palestinienne. Ainsi le gouvernement égyptien agit-t-il, avec Israël, pour faire de Gaza un gigantesque camp de rétention à ciel ouvert. Abandonné à lui même, le sort du peuple palestinien serait sans issue. Son avenir dépend notamment de la solidarité des peuples alentours, celui d’Égypte et celui de Syrie, notamment, et aussi ceux du Maghreb.
De ce point de vue, le développement d’une vague révolutionnaire dans les pays arabes à partir de 2011, en dépit des reflux actuels (comme en Égypte), est une question décisive. De l’avenir de cette montée révolutionnaire dépend l’avenir du peuple palestinien. Car en Tunisie et en Egypte, en particulier, existent un important prolétariat et des traditions d’organisations. Encore faut il que soient surmontées les divisions organisées entre les différents peuples.
Ainsi le peuple syrien, qui combat depuis plus de trois ans contre la dictature de Bachar al_Assad, et subit jour après jour une guerre équivalant à ce que subissent les Palestiniens de Gaza depuis deux semaines, est laissé dans la plus grande solitude. Son combat est même, pour l’essentiel, coupé de celui mené par les Palestiniens du fait du refus de certaines organisations palestiniennes (ou pro-palestiniennes) de rompre avec le régime de Assad. Or celui-ci - en dépit de ses discours - a toujours été complice d’Israël. Et il bénéficie - au-delà des discours - de la complicité des États-Unis et des autres impérialismes, dont la France, qui refusent que soient fournis aux insurgés les armes nécessaires à leur défense, alors que Poutine procure à Bachar al-Assad toutes les armes nécessaires (comme il le fait depuis 6 mois à l’Est de l’Ukraine).
Or, une défaite de Assad serait un appui décisif pour un rebond des révolutions arabes et un puissant encouragement aux Palestiniens (y compris pour organiser eux mêmes leur propre combat).
De ce point de vue, on doit se féliciter que des comités agissant en soutien à la révolution syrienne appellent à participer aux manifestations en défense du peuple palestinien, et que des drapeaux de la résistance syrienne se mêlent à ceux de la Palestine dans les manifestations.
Cette marque d’internationalisme doit servir d’exemple, en France, pour tous ceux qui entendent combattre en défense des peuples opprimés, contre tous les impérialismes et leurs vassaux.