Soutien inconditionnel au peuple syrien qui combat pour chasser Bachar el Assad et son régime de terreur !
Depuis plus de deux ans, le peuple syrien se mobilise pour en finir avec la dictature. Depuis la mi-avril 2011, un mot d’ordre unifie son combat : « Le peuple veut la fin du régime ».
Cette mobilisation, pacifique dans les premiers temps, s’est immédiatement trouvée confrontée à la répression policière et militaire. Une répression féroce a aussi touché les soldats qui ne soutenaient pas cette politique. Les déserteurs n’ont eu d’autre choix, à leur tour, que de résister militairement pour sauver leur vie, tout comme les comités civils pour protéger les populations des quartiers, villes et villages qui échappaient au contrôle du régime. L’escalade de la terreur d’État n’a pas cessé depuis, avec les tortures, les massacres, le recours à l’aviation, puis aux armes chimiques. La résistance civile n’en a pas moins continué, conjointement à la résistance armée. En deux ans, on estime le nombre de morts à plus de 100 000. Rarement dans l’histoire une dictature aura mené une telle guerre ouverte, avec toutes les armes dont elle dispose, sur son propre territoire et contre son propre peuple. Et rarement un peuple aura fait preuve d’un tel courage, d’une telle résistance à la pire des répressions.
Durant deux ans, les principales puissances impérialistes ont laissé se poursuivre cette guerre menée par la dictature. Leur objectif est, depuis le début, une « solution politique » qui permette d’aménager le régime dictatorial : obtenir le retrait du dictateur sans remettre en cause l’État syrien, son armée et le clan au pouvoir. Leur seule crainte était que les masses soient victorieuses et démantèlent elles mêmes l’appareil d’État. L’ordre impérialiste dans la région aurait alors été menacé.
Pire : les puissances dominantes (États-Unis, Grande Bretagne et France) trouvaient un intérêt à l’épuisement du régime en même temps que devait s’épuiser la résistance du peuple : une dictature affaiblie dominant un peuple exsangue, une mobilisation révolutionnaire anéantie, la paix des cimetières durant des décennies, voilà ce qu’a été le calcul des impérialismes jusqu’à présent.
Mais la révolution est vivante, et menace le régime, en dépit de ceux qui prétendent que, désormais, n’agiraient plus contre Bachar que des djihadistes, des mercenaires et les suppôts de l’Arabie saoudite.
En outre, le recours à l’arme chimique conduit les États-Unis à réagir, sauf à voir leur crédibilité amoindrie à l’échelle internationale, car ni la Corée, ni l’Iran ni quiconque ne prendrait plus au sérieux les menaces américaines. C’est ce qu’explique John Kerry, le chef de la diplomatie américaine.
Mais l’objectif de cette intervention est clairement défini : une « punition » et non pas la chute du régime. Il s’agit de rechercher une « transition » qui interdise au peuple syrien de décider lui-même de son avenir. Et la seule crainte de ceux qui, comme le parlement anglais, refusent une intervention militaire limitée, c’est que celle-ci ne conduise à l’effondrement du régime … au profit des insurgés.
Il faut le dire et le répéter : depuis le début, cette insurrection, qui s’inscrit dans le processus révolutionnaire qui touche depuis deux ans nombre de pays arabes, est totalement légitime.
Ce peuple a déjoué, en grande part, les manœuvres du régime visant à le diviser en jouant sur les oppositions, communautaires et religieuses, au sein de la Syrie.
Il n’a cessé de revendiquer, non une intervention impérialiste, mais des moyens de se défendre, qui lui ont été, pour l’essentiel refusés, sous prétexte que ces armes pourraient passer dans des mains « terroristes »..
Et s’il a dû accepter l’appui de groupes obscurantistes, c’est parce que cette résistance populaire a été abandonnée à son sort par toutes les forces « ouvrières » et « « démocratiques » de la planète. Cependant, des affrontements sont fréquents entre ces groupes mercenaires et la résistance dite laïque.
De nombreux collectifs locaux et de quartiers, plus ou moins coordonnés, ont été mis en place pour tenir tête aux nervis du régime, pour protéger les manifestations, pour organiser la survie quotidienne. La grande part de ces comités ne se reconnaissent pas dans les organismes censés représenter à l’étranger le peuple syrien, comme la Coalition de l’opposition syrienne chapeautée par l’impérialisme américain.
Tandis que Hollande affirme, avec Obama, l’objectif de sanctionner et non pas de chasser la dictature, et refuse - comme l’avait fait Sarkozy -, de fournir des armes aux insurgés, que font le PS et le PCF ?
Ils s’indignent et « condamnent » mais rejettent l’un et l’autre toute campagne de solidarité avec les insurgés, et refusent de reprendre à leur compte l’exigence du peuple syrien : « Allez, dégage, Bachar ! »
Mieux : le PCF, avec ses satellites, persiste à réclamer une « solution politique », une conférence réunissant les insurgés avec Bachar et les puissances étrangères impliquées dans ce conflit. Le PCF se fait ainsi le porte voix de tous ceux qui redoutent l’effondrement du régime syrien, et notamment de Poutine. Mais qu’est ce que le régime de Poutine, si ce n’est un régime bourgeois ultra-réactionnaire, et qui cherche à faire de la Russie un impérialisme régional ?
Et cette politique du PCF se reflète notamment dans la CGT qui, réclamant une « solution politique », se garde bien de toute campagne de solidarité avec les insurgés. Quant à Mélenchon, qui refuse des armes pour les insurgés, il propose des « élections » sous l’égide de l’ONU…
C’est ainsi que, depuis le début, les directions des organisations ouvrières portent une immense responsabilité, en France et ailleurs, en refusant tout soutien au peuple syrien, toute campagne de solidarité, toute forme de soutien concret, ne serait ce que de l’argent et des médicaments, sans même parler du droit légitime des insurgés à se procurer des armes pour se défendre.
L’avenir du combat qui se déroule en Syrie reste ouvert : l’effondrement de l’insurrection serait un coup très dur contre le peuple syrien et aussi contre tout le processus révolutionnaire qui se développe depuis janvier 2011 dans les pays arabes.
La première exigence, c’est d’affirmer haut et fort le soutien inconditionnel du mouvement ouvrier international à l’insurrection du peuple syrien : ce combat est totalement légitime, et ne souffre aucune restriction. C’est aussi d’affirmer le soutien plein et entier à l’objectif que le peuple syrien s’est fixé de chasser le dictateur et son clan. Toute tentative d’imposer aux insurgés syriens un « dialogue » avec le régime, une négociation dont ils ne veulent pas, doit être considérée comme une ingérence inacceptable.
De même il convient de dire qu’il appartient au peuple syrien, et à lui seul, de définir les moyens de son combat, et que ce peuple a le droit de demander et recevoir des armes pour se défendre.
À bas les manœuvres et d’interventions des puissances impérialistes, Russie incluse !
Toutes les organisations du mouvement ouvrier, partis et syndicats, et ceux qui sont attachés à la défense des droits démocratiques, doivent apporter un soutien franc et massif à la résistance du peuple syrien.
Et cette résistance populaire a besoin de médicaments, elle a besoin d’argent et de tout ce qui est nécessaire à sa défense : elle a besoin d’une vaste campagne de solidarité internationale.