Le 15 août 2021 marque une nouvelle étape dans l’histoire de l’Afghanistan et de cette région du monde : après avoir pris le contrôle de quasi tout l’Afghanistan, les groupes armés talibans s’emparent de Kaboul, en quelques heures, sans avoir à combattre, laissant aux États-Unis le contrôle de l’aéroport principal pour deux semaines afin qu’ils puissent procéder à l’évacuation de leurs ressortissants et de leurs plus proches collaborateurs. (...)
Le 31 août, dans les heures qui suivirent le retrait des forces américaines, Biden prend la parole. (...)
Lorsque les médias expliquent aujourd’hui les raisons de l’intervention américaine en Afghanistan il y a vingt ans, ils se contentent généralement d’évoquer les attentats terroristes du 11 septembre et en particulier la destruction de deux tours à New-York. Comme si l’intervention américaine avait été simplement la riposte militaire immédiate à une agression venue d’Afghanistan.
Or cette riposte s’inscrivait dans le cadre d’une stratégie cadrant la politique étrangère américaine, stratégie qui prend fin, d’une certaine manière, avec le discours de Joe Biden le 31 août 2021. (...)
Ce que l’on appelle l’Afghanistan est né au XVIIIe siècle de la décomposition des empires persan et moghol. Des confédérations tribales pachtounes s’imposent alors aux populations voisines : Tadjiks, Ouzbeks, Hazaras. Cette région est très vite convoitée par l’impérialisme anglais qui en mesure l’importance à la fois comme verrou et comme carrefour. (...)