Troupes russes hors d’Ukraine !
Soutien au peuple ukrainien dans sa lutte contre l’impérialisme russe !
Ce qui implique : aucun soutien à la politique de Macron !
Il y a un an, le 24 février 2022, Poutine engageait ses troupes sur le territoire ukrainien, avec pour objectif l’annexion totale et rapide de l’Ukraine. La résistance profonde du peuple ukrainien a mis en échec cette offensive générale. Néanmoins, malgré cette résistance, Poutine a pu jusqu’à ce jour poursuivre sa guerre contre le peuple ukrainien, multipliant crimes, massacres et destructions.
Une résistance civile et armée
Au front, les bataillons qui combattent les troupes russes sont constitués majoritairement du prolétariat ukrainien. Résistances armée et civile sont très fortement liées : la majorité des combattants, hommes et femmes, sont en lien permanent avec la société civile et reçoivent des aides de celle-ci. Ce soutien (humanitaire et/ou militaire) peut provenir de syndicats ukrainiens mais aussi d’autres organisations qui préexistaient ou qui se sont constituées en 2022.
Ce réseau de solidarité qui s’est mis en place en Ukraine prend notamment sa source dans la révolution de Maidan qui a débuté fin 2013 et a chassé Ianoukovitch, un proche de Poutine. Le pouvoir russe a répondu à cette révolution qui aspirait à plus de démocratie par une première intervention militaire à partir de 2014, localisée dans le Donbass, et par l’annexion de la Crimée. Le 24 février 2023, cela fait donc neuf ans que Poutine mène la guerre contre le peuple ukrainien.
Des impérialismes au jeu double
La résistance ukrainienne a contraint les impérialismes (américain, britannique, allemand, français) à envoyer des armes. Mais ces envois sont limités. Le chef d’état-major de l’armée française reconnaît lui-même : « on leur donne toujours un peu trop tard ce qu’ils auraient voulu » tout de suite.
Ils ne permettent pas de mettre fin aux bombardements massifs décidés par Poutine et à la guerre d’usure qui visent à saigner le peuple ukrainien.
La raison de ce soutien limité des impérialismes USA, français, allemand notamment, est liée à des intérêts politiques et économiques qui convergent avec ceux de l’impérialisme russe.
Rappelons que 8,5% seulement des entreprises de l’Union Européenne et du G7 ont quitté la Russie. [1]
Les limites de ce soutien sont revendiquées. Le soutien armé de l’impérialisme français n’a donc pas pour objectif le retrait immédiat des troupes russes de l’ensemble du territoire ukrainien. De fait, une telle assertion n’a jamais été affirmée par le gouvernement Macron.
Mais c’est le droit du peuple ukrainien à chercher à obtenir des armes pour se protéger des bombes de Poutine.
Macron légitime le dictateur Poutine
Au printemps 2022, Macron eut nombre d’échanges avec Poutine, légitimant ce dernier. Les critiques fusèrent (en Ukraine, en Pologne…). Suite à ces critiques et face aux crimes de l’armée russe, Macron dut cesser. Pourtant, il réaffirmait en septembre devant les ambassadeurs : « il faut assumer à chaque instant de pouvoir et de toujours continuer à parler à tout le monde ».
En réalité, Macron n’a pas changé d’objectif mais de simple tactique. Alors qu’en mai, il invitait « à ne pas humilier » Moscou, le 3 décembre 2022, il souligne l’importance de « donner des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour où elle reviendra à la table des négociations » (alors même que l’Ukraine n’a jamais menacé la Russie). Et le 8 février 2023, Macron explique tranquillement que le plan pour la paix en dix points de V. Zelensky est à ses « yeux une base de discussion essentielle à ce chemin qui doit nous conduire vers une conférence internationale de paix engageant le maximum de partenaires de la communauté internationale ». Or ce plan, dans ses points essentiels, formule des exigences non discutables, affirmant ainsi « La Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine » et précisant : « La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine (...). Il ne s’agit pas de négociations ».
Mais Macron, quant à lui, réaffirme le 18 février ses propres objectifs : « Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe (sic) le front russe afin de déclencher le retour aux négociations ».
Macron veut renforcer l’impérialisme français
En France, la guerre en Ukraine sert de prétexte pour augmenter considérablement le budget de l’armée (400 milliards d’euros pour 2024-2030 contre 291 milliards pour 2019-2025). Mais l’objectif réel de Macron est de préserver la place de l’impérialisme français à l’échelle mondiale.
Dans son discours aux militaires du 20 janvier 2023, Macron a été très clair : il souhaite « transformer » les armées et la « Nation », il faut que la France soit « capable de construire et de commander une coalition de premier rang, avec ses partenaires, pour défendre les intérêts de l’Europe ou de ses alliés. C’est une responsabilité qu’elle seule en Europe continentale serait capable d’assumer et nous devons en avoir les moyens. ». Cette politique va à l’encontre des intérêts de la classe ouvrière en France et à l’étranger. Ce n’est pas l’aide militaire apportée à l’Ukraine (au demeurant fort limitée : environ 600 millions au 1er janvier) qui doit être dénoncée mais l’ensemble de la loi de programmation 2024-2030 qui annonce cette augmentation du budget de l’armée de plus d’un tiers. Et l’embrigadement de la jeunesse qui va avec, en exigeant l’abrogation du Service national universel (SNU).
Lutte de classe et lutte contre les impérialismes
Tout en luttant contre l’impérialisme russe, la classe ouvrière ukrainienne est confrontée à la politique anti-sociale du gouvernement bourgeois de Zelensky, contestant cette politique malgré la guerre (comme à Kharkyv ou Kryvyi Rih). De même protestent les étudiants (comme à Lviv).
Cette politique (notamment la réforme du code du travail) prépare l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne, au bénéfice de ces puissances. Elle ne peut qu’affaiblir la résistance à Poutine
Soutenir le peuple ukrainien, ce n’est pas soutenir le gouvernement ukrainien, c’est réaffirmer :
Le départ immédiat, sans condition, des troupes russes de toute l’Ukraine, est essentiel.
Soutenir le peuple ukrainien passe aussi par la dénonciation de notre propre impérialisme :
* Aucune forme de coopération de l’impérialisme français avec Poutine !
* À bas la loi de programmation de l’armée 2024-2030 ! À bas le SNU !
Sur cette orientation, L’insurgé appelle aux rassemblements et à manifester partout en France les 24 et 25 février 2023.