Pour le droit à l’indépendance pleine et entière de l’Ukraine
Retrait immédiat des troupes russes
Soutien aux peuples d’Ukraine, du Belarus, du Kazakhstan et de Russie qui combattent pour les droits démocratiques et leurs revendications sociales
Le 24 février 2022, sur ordre de Poutine, l’armée russe a engagé ouvertement une offensive générale contre l’Ukraine, pénétrant l’ensemble de son territoire.
Cette offensive générale fait suite à des années de combats dans l’est de l’Ukraine, où depuis 2014, des groupes armés équipés et dirigés depuis Moscou organisent la sécession de deux provinces, rejetant l’autorité des gouvernements ukrainiens successifs installés à Kiev depuis la révolution de Maïdan (hiver2013-2014).
À première vue, cette guerre de la Russie contre l’Ukraine s’inscrit dans un conflit entre deux blocs impérialistes : d’un côté, le bloc organisé avec l’OTAN (incluant les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne…), alliance qui s’est élargie vers l’est de l’Europe et les frontières de la Russie depuis la dislocation de l’URSS. De l’autre côté, une alliance organisée autour de l’impérialisme russe, lequel entend préserver sa main-mise sur des pays frontaliers, tels que le Belarus. Pour Poutine, il est inacceptable que l’Ukraine, qui en a fait la demande, puisse un jour rejoindre l’OTAN.
Mais on ne peut se contenter de renvoyer dos à dos ces blocs impérialistes.
Pour Poutine, l’essentiel n’est pas, quoi qu’il en dise, d’éloigner la menace que ferait peser l’OTAN sur la Russie. Entre les oligarques (dont Poutine représente les intérêts) et les États capitalistes organisés dans l’OTAN, il y a toujours possibilité d’accords fructueux dans le cadre de l’ouverture du marché mondial. L’intérêt de ces oligarques, cette poignée de grands capitalistes russes qui se sont accaparé les richesses de la Russie lors de la dislocation de l’URSS, c’est bien plutôt de s’insérer dans le marché mondial.
Mais pour Poutine, il s’agit de faire face à une autre menace, bien plus grande, pour ses intérêts et ceux des oligarques : la menace que représentent les mobilisations du peuple russe (et de la jeunesse en particulier) qui ont surgi à plusieurs reprises ces dernières années, et celles des peuples alentours dont les gouvernements sont asservis à l’autorité de Moscou. Ce qui est intolérable pour Poutine, c’est qu’en 2013-2014, le régime ukrainien qui lui était inféodé a été chassé par la mobilisation des masses et que depuis, un régime indépendant de Moscou se soit installé à Kiev (ce régime, au demeurant, est un régime défenseur du capitalisme ukrainien qui aspire à rejoindre l’UE et mène une politique antisociale).
Ce qui est intolérable pour Poutine, c’est qu’à l’été 2020, les masses du Belarus, par les manifestations et la grève se soient dressées contre le trucage électoral qui reconduisait au pouvoir l’un de ses amis.
Ce qui est intolérable pour Poutine, ce sont les insurrections populaires au Kazakhstan. Et plus inacceptable encore, les mobilisations de masse qui se répètent en Russie depuis plusieurs années.
C’est pour briser tout ce processus en cours que Poutine a donné l’ordre à son armée d’écraser l’Ukraine (de même qu’il avait envoyé son armée en soutien à Bachar el-Assad pour briser la révolution syrienne).
Pour les Ukrainiens cette agression est insupportable, et pousse nombre d’entre eux à résister à l’occupation de leur pays : c’est le droit du peuple ukrainien de demander et d’obtenir les armes nécessaires à sa défense. Mais au Belarus et en Russie également des protestations se font entendre (dans les syndicats indépendants, dans la jeunesse) contre cette guerre.
Ce sont ces mobilisations qui doivent être soutenues et non pas la politique des États et des gouvernements regroupés dans l’OTAN qui prétendent aider l’Ukraine, alors qu’ils ont, de longue date, laissé Poutine préparer son intervention militaire : faut-il rappeler qu’en 2019, la Russie a retrouvé sa place au Conseil de l’Europe, place qu’elle avait perdue en 2014 après avoir annexé la Crimée ?
Cette complaisance à l’égard du régime de Poutine a été en particulier le fait du gouvernement de Macron multiplie les déclarations de soutien à l’Ukraine après avoir multiplié les discussions-négociations avec Poutine durant des années. Ainsi Poutine fut-il reçu fastueusement à Versailles, le 29 mai 2017, par Macron, alors même que celui-ci venait de s’installer à l’Élysée (et alors que l’intervention dirigée par Moscou se poursuivait depuis trois ans dans les provinces de l’est de l’Ukraine, la Crimée étant occupée quant à elle par l’armée russe). Car « en même temps » qu’il critique Poutine, Macron n’a cessé de défendre les intérêts des entreprises et banques françaises en Russie, selon la règle générale de l’impérialisme français qui consiste à préserver ses intérêts économiques et financiers dans tous les pays, quels que soient les régimes dictatoriaux en place.
Pour l’indépendance pleine et entière de l’Ukraine !
Troupes russes hors d’Ukraine !
En France : Non à l’union nationale avec Macron !