En finir avec Assad et son régime : une nécessité pour mettre fin à ses crimes et mettre fin à Daesh
Les faits sont indéniables. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2016, les bombardements de la coalition internationale conduite par les États-Unis (qui comprend dix autres membres dont la France et le Royaume-Uni), menée avec l’objectif officiel d’en finir avec Daesh, ont provoqué un véritable massacre dans la population civile du village d’Al-Thoukar, près de Manbij (province d’Alep) en Syrie. Il y aurait plus de 160 morts. D’après le collectif Airwars, c’est au minimum 1500 civils qui sont morts sous les bombardements de la coalition depuis le début de son intervention en Irak et en Syrie.
Le massacre d’Al-Thoukar intervient quelques jours après le massacre de Nice du 14 juillet. Le 13, Hollande avait annoncé un renforcement de l’intervention militaire en Irak, le retour du porte-avions Charles de Gaulle dans la région. Il précisait « Notre armée de l’air frappe quotidiennement ses positions [de Daesh]. » Après l’attentat de Nice, en Syrie et en Irak les bombardements seront intensifiés, et en France, l’état d’urgence prolongé et les libertés encore plus réduites.
Alors que le discours officiel prétend justifier cette intervention militaire par la nécessité de mettre fin à la terreur exercée par Daesh à l’encontre notamment des populations syrienne et irakienne, et de mettre fin aux opérations terroristes commanditées par Daesh dans différents pays (dont la Tunisie, la Belgique, l’Allemagne, la France...) c’est une autre terreur - celle provoquée par les bombardements aériens de la coalition internationale qui est exercée contre les civils. En Syrie, ces bombardements s’ajoutent à ceux, encore plus meurtriers, organisés de manière systématique par le régime de Bachar al-Assad, lequel fait notamment lancer depuis des années des barils de TNT sur les quartiers et les villes et vise, avec l’aviation russe, en particulier les marchés, les écoles, les hôpitaux. |
La responsabilité de l’État français (du gouvernement Sarkozy puis de celui de Hollande) ne peut en aucun cas être atténuée, édulcorée, camouflée, sous prétexte que la place de l’armée française dans cette guerre serait marginale, que l’essentiel (comme en Irak) est fait par l’aviation militaire américaine. Or, participer à ces bombardements, c’est cautionner entièrement les objectifs réels de cette intervention.
Car Obama et Poutine, comme Hollande et tant d’autres, redoutent d’abord et avant tout la chute du régime d’Assad. En 2011, c’est en effet contre Bachar al-Assad et son régime que le peuple syrien s’est soulevé. C’est contre ce régime (en même temps qu’il vomit les organisations telles que Daesh dont le développement a été favorisé par Assad) que le peuple syrien lutte depuis 2011, dans une situation d’une extrême difficulté, et n’a cessé de demander qu’on lui laisse acquérir les moyens de se défendre.
Les puissances impérialistes ou régionales refusent que le peuple syrien puisse chasser le dictateur, et puisse par la même occasion se débarrasser lui-même des bandes armées de Daesh ou autres. Depuis 2011, Hollande et Obama laissent Assad massacrer le peuple syrien, et ont opté dans un premier temps pour une politique du pourrissement, puis, dans un second temps, par une intervention armée contre Daesh. Nombre d’ « experts » militaires l’affirment : les bombardements ne peuvent mettre fin aux méfaits de Daesh. Ils renforcent au contraire sa propagande et légitiment Assad et ses crimes. C’est à la politique promue ouvertement par Poutine que Hollande (comme Juppé ou Le Pen) se sont ralliés : faire alliance avec Assad sous couvert de lutte contre Daesh, protéger un monstre au pouvoir en Syrie pour en combattre un autre…
Pendant ce temps, des villes entières sont encerclées par l’armée de Bachar al-Assad (soutenue par ses alliés russes et iraniens, du Hezbollah...) depuis des semaines, depuis des mois, et que la population est condamnée à mourir de faim, comme à Daraya aux portes de Damas, ou à Alep où plus de 300 000 syriens subissent depuis plusieurs jours un siège.
Ce qu’affirment les insurgés syriens : les bombardements de la coalition internationale servent Assad. En finir avec Assad et son régime est une nécessité pour mettre fin à ses crimes et mettre fin à Daesh en Syrie. C’est pour cela que la révolution populaire syrienne engagée en 2011 doit politiquement être soutenue par les organisations ouvrières et démocratiques françaises.
Et que la politique de l’impérialisme français que défend le gouvernement de Hollande doit être combattue.
Le 22 juillet 2016