Le SNU pour soumettre la jeunesse
Corrélativement à la répression policière à l’encontre des mobilisations, Macron veut formater la jeunesse via le Service national universel (SNU), lequel s’articule et prolonge le Service civique universel (SCU) introduit par Sarkozy.
Il veut imposer à toute la jeunesse 15 jours de discipline durant les vacances scolaires (port de l’uniforme, levée du drapeau au garde à vous encadré par des militaires, parcours du combattant, etc.), suivis de 15 jours de travail gratuit (un « engagement obligatoire » en commissariat, caserne, mairie, associations…). En juin 2019, le SNU a été testé dans 13 départements, et Macron veut l’étendre à tous les jeunes de 16 ans, lycéens, apprentis… Il devrait prochainement divulguer la date de généralisation du SNU (sans même le droit à l’objection de conscience).
Rattaché au service public d’éducation par son financement (1,5 milliard par an, voire 6 milliards selon un rapport sénatorial de 2017, dont 50% seront pris sur le budget de l’Enseignement, alors que l’on supprime des postes et des moyens pour les lycées), par ses locaux (notamment internats), par une partie de son personnel (encadrements), le SNU, apparaît comme un moment militaire obligatoire intégré dans la scolarité des élèves, comme la conclusion du « parcours citoyen ». Blanquer annonce une articulation des programmes d’Éducation Morale et citoyenne (EMC) de 3e et seconde avec les contenus du SNU. Former une jeunesse aux ordres, dépourvue d’esprit critique, imposant la collaboration des enseignants, voilà l’objectif. Et le refus de se soumettre au SNU interdirait au jeune de passer le permis, le bac et autres diplômes, des concours de la fonction publique…
Le service civique universel (SNU) est « volontaire », mais il est une transition vers le SNU. Il relève du Code du service national et non du code du travail. Des milliers de missions sont aujourd’hui assurées gratuitement, en service civique, dans les associations, dans l’enseignement et autres services publics. Elles s’effectuent dans un cadre de subordination, mais sans contrat de travail : tout litige relève du tribunal administratif et non des prud’hommes.
Il y a urgence d’informer et de mobiliser dans l’unité des organisations pour imposer le retrait du SNU et combattre aussi le SCU, contre l’utilisation du travail gratuit des jeunes pour remplacer des emplois statutaires.