Enseignement, Université, Recherche
Réforme de l’apprentissage
Le gouvernement a lancé plusieurs concertations sur la question de l’enseignement professionnel. JM Blanquer a chargé Céline Calvez et Régis Marcon d’une mission devant aboutir à un rapport pour « transformer la voie professionnelle, en lien avec la concertation sur l’apprentissage conduite par le ministère du travail, mais aussi avec la mission sur l’évolution du baccalauréat ». Et la concertation lancée sous l’autorité de M. Pénicaud, JM Blanquer et F. Vidal a conduit à la publication d’un Rapport pour le développement de l’apprentissage.
Parmi les mesures annoncées par le gouvernement, on note les points suivants :
- Un Centre de formation des apprentis (CFA) pourrait ouvrir sans requérir l’imprimatur des régions (ou de l’Etat) : le but est de répondre rapidement aux besoins exprimés par les patrons.
- La taxe d’apprentissage, dont 51 % était reversée aux régions, va être remplacée par une « contribution alternance ». Le produit de ce prélèvement (soit plus de 4 milliards d’euros : 0,85 % de la masse salariale des sociétés) sera intégralement versé aux CFA, en fonction du nombre de contrats signés avec des jeunes.
- Plusieurs mesures seront prises pour inciter les jeunes à entrer en apprentissage : aide de 500 euros attribuée aux apprentis majeurs pour passer le permis de conduire ; augmentation de 30€ de la rétribution des apprentis ; en cas de rupture du contrat, droit de prolonger durant six mois la formation au sein du CFA…
- D’autres mesures sont prises en faveur des patrons : assouplissement de la législation du travail (temps de travail porté à 40 h dans le BTP ; assouplissements chez les boulangers-pâtissiers…). Les patrons pourront recruter un apprenti à tout moment et la rupture du contrat par le patron facilitée.
La concurrence de l’apprentissage avec la formation sous statut scolaire sera encore renforcée par l’implantation d’une UFA dans tous les LP : cela aura des conséquences délétères sur les conditions de travail des enseignants et sur les conditions d’études des jeunes. Le statut des Professeurs de lycée professionnel (PLP) sera remis en cause et ces mesures sonnent la mort des lycées professionnels.
Tout cela s’inscrit dans la continuité des ordonnances de casse du Code du travail. Les patrons qui souhaitent limiter la culture générale au profit de compétences dites « transversales », centrées sur leurs besoins immédiats seront maîtres du jeu dans la définition des référentiels de formation et des règlements d’examen.
Cela va conduire à liquider toute formation professionnelle sous statut scolaire et à la fin diplômes professionnels nationaux au profit de l’individualisation des compétences.
Il faut constater, une fois de plus, que les concertations ne sont là que pour permettre au gouvernement d’affiner ses plans, amener les syndicats à se situer sur ce terrain et désarmer les mobilisations.