Quelques problèmes posés par l’activité en défense des sans papiers
À Annecy, puis à Marseille, à Lille, Sarkozy a martelé son idée de référendum pour lutter contre « l’immigration illégale ». Face à la politique de stigmatisation et de chasse aux « sans-papiers », face à la crise d’un système qui n’offre comme avenir que la précarité (orientation forcée à l’école, puis CDD, coût prohibitif des logements…) comment combattre ? C’est à cela que cherchent à répondre des jeunes qui se sont réunis avec L’insurgé.
RESF est né dans le cadre de l’enseignement. Actuellement il existe plusieurs types de titre de séjour (titre salarié, titre étudiant, titre « vie privée et familiale »). Et RESF demande la mise en place d’un titre de séjour unique.
Mais on ne peut pas s’en tenir au seul titre de séjour. Beaucoup de problèmes de la vie quotidienne sont difficiles à gérer. Comment un enfant peut-il travailler à l’école s’il n’a pas de logement ? Peut-on faire correctement des études sans logement correct, sans moyens pour la vie quotidienne ?
À l’origine de RESF, il y a des syndicats qui défendent les travailleurs, des associations (comme la FCPE), des partis politiques qui ont des plates-formes, des programmes liant tous les aspects : la défense du droit à l’enseignement pour tous, du droit au travail et à des conditions d’existences dignes. Il est parfaitement possible d’avoir une action commune des syndicats (et des partis) contre les lois « d’immigration choisie ». C’est une question d’orientation.
Nomade : RESF ne s’intéresse qu’à la scolarité. Un militant RESF peut mettre un jeune « sans papier » en relation avec d’autres structures (foyer, assistante sociale). Mais beaucoup disent : le logement, les conditions d’existence, ce n’est pas notre action. Et si certains le font, c’est à l’échelle individuelle, mais pas en tant qu’action collective. RESF n’intervient pas globalement sur toutes les questions. De plus, il ne s’occupe que des « scolarisables ».
Aujourd’hui, en France, il faut mettre en avant des revendications claires. Par exemple :
- Liberté de circulation et d’installation pour tous (et abrogation de toutes les lois qui la limitent).
- Droit pour tous les jeunes de faire les études de leur choix débouchant sur un diplôme reconnu, à valeur nationale ; il faut aussi revendiquer la gratuité des études pour tous.
- Droit au travail. C’est-à-dire, un CDI (ou un statut, comme dans la Fonction publique) ; un salaire qui permette de vivre ; diminution du temps de travail sans diminution de salaire et suppression de toutes les mesures de flexibilité (travail du dimanche).
Ce ne sont là que quelques exemples. Et pour ces objectifs il faut s’organiser.