Edito, Révolutions, syndicalisme
Editorial : Liberté de circulation pour tous, dénonciation des accords migratoires, abrogation de la dette
Alors que Juppé, à Tunis, annonce « une aide de 350 millions d’euros sur 2011-2012 », Sarkozy et son gouvernement pourchassent ceux qui ont mis à bas la dictature. Avec cette « aide », qui est en réalité un prêt, Sarkozy veut se réinsérer en Tunisie afin d’assurer la défense des intérêts de l’impérialisme. Fillon salue « la dignité et le courage du peuple tunisien qui a réussi à prendre en main son destin en faisant une révolution pacifique ». Le but de cette hypocrisie ? Faire oublier que Sarkozy a soutenu Ben Ali et son régime jusqu’au dernier moment.
En Tunisie, où l’économie est pourtant exsangue, des hôpitaux ambulants ont été installés pour venir en aide aux réfugiés libyens, des centaines de tunisiens acheminent des médicaments, des produits alimentaires pour les Libyens qui combattent Kadhafi.
Dans le même temps, 20 000 Tunisiens arrivés en Europe, sont refoulés à Vintimille, puis traqués gare de la Part-Dieu à Lyon et dans les rues, à Paris et en banlieue… Début avril, Guéant proclame : « Ni l’Italie, ni la France n’ont vocation à accueillir les migrants tunisiens ». Le 26 avril, une soixantaine de personnes sont placées en garde à vue à Paris et dans la Seine-Saint-Denis pour « infraction à la législation sur le séjour ». Le 27, plusieurs dizaines de migrants tunisiens, réfugiés au parc de la Villette (19e arrondissement de Paris), sont interpellés, par les forces de l’ordre, alors qu’un repas chaud est distribué par la Croix-Rouge. Des interpellations du même type sont effectuées à Marseille, à Lyon.
Bien qu’elles soient en possession d’un document de voyage et d’un titre de séjour délivrés par les autorités italiennes, ces personnes sont placées dans les centres de rétention administrative (CRA) de Lyon, Marseille et Nice…
Et Sarkozy et l’Union Européenne veulent renforcer les contrôles policiers et les interventions militaires de Frontex.
Le soutien aux processus révolutionnaires dans les pays arabes implique, entre autre, l’unité la plus large des organisations ouvrières (partis et syndicats), des organisations de la jeunesse pour exiger :
- Arrêt immédiat des rafles policières et libération de toutes les personnes arrêtées ;
– Ouverture de centres d’hébergement, structures d’accueil… Les municipalités PS, PCF, avec l’appui des centrales syndicales, en ont parfaitement les moyens ;
– Attribution d’une carte de séjour à tous les migrants qui en font la demande.
– Abrogation de tous les textes qui limitent la liberté de circulation et d’installation.
– À bas Frontex !
Les « aides » accordées par les impérialismes n’ont qu’un seul but : maintenir ces pays sous la dépendance de l’impérialisme. Une seule exigence :