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Socle commun, livret de compétences et gestion des ressources humaines
Le socle commun comporte sept compétences, subdivisées en sous-compétences (au collège, on note 27 sous-compétences, elles-mêmes divisées en plusieurs items).
La compétence 6 évalue les « les compétences sociales et civiques ». Quelques exemples d’items : connaître « les valeurs, symboles, institutions de la République », « le rôle de la défense nationale » ; « respecter quelques notions juridiques de bases » ; attitudes : « la volonté de participer à des activités civiques ».
La compétence 7 évalue l’ « autonomie et l’initiative ». Exemples d’items : connaître « l’entreprise », « les métiers de secteurs et de niveaux de qualification variés ainsi que les parcours de formation correspondants et les possibilités de s’y intégrer » ; capacité : « savoir choisir un parcours de formation, première étape de la formation tout au long de la vie » ; attitudes : « volonté de se prendre en charge personnellement » ; « ouverture d’esprit aux différents secteurs professionnels et conscience de leur égale dignité ».
Le livret de compétence joue donc le rôle de certificat de bonne ou mauvaise conduite, aux sens où l’entend la bourgeoisie : former une main d’œuvre docile et flexible (voir l’article « Le livret de compétences, un retour au livret ouvrier ? » dans le numéro 1 de L’insurgé). Évaluation des compétences des élèves, bilan de compétences pour les salariés participent d’un même processus : la formation et la gestion des « ressources humaines ».
Le livret de compétences expérimental (LCE) : Cette « expérimentation », conduite jusqu’au 30 juin 2012, est présentée comme une application de la « l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie ». Elle concerne des établissements du premier et second degré « volontaires ».
« Le livret de compétences expérimental doit permettre au jeune :
- d’enregistrer l’ensemble des compétences acquises dans le cadre de l’éducation formelle : toutes les connaissances, capacités et attitudes acquises durant les enseignements, au-delà des acquis disciplinaires ou durant les activités éducatives organisées dans le cadre scolaire, ainsi que les expériences d’ouverture européenne et internationale et de mobilité, individuelle ou collective, réalisations, participations et engagements que le jeune aura pu mener dans ce cadre ;
- d’enregistrer l’ensemble des compétences acquises hors du cadre scolaire : les connaissances, capacités et attitudes acquises dans le cadre associatif ou privé, notamment familial, ainsi que les réalisations, participations et engagements que le jeune aura pu y conduire.
- de retracer les expériences de découverte du monde professionnel et de découverte des voies de formation, de recueillir les éléments qui concourent à la connaissance de soi et alimentent la réflexion du jeune sur son orientation ».
Ce livret doit s’articuler avec « le livret personnel de compétences, instrument de validation des acquis du socle commun », « le passeport orientation-formation mis en place dès la 5e dans le cadre du parcours de découverte des métiers et des formations », « le livret scolaire du lycée destiné au jury du baccalauréat ».
Quel sera le résultat de cette « expérimentation » ?
On ne peut que rappeler qu’au bout d’un certain temps, le gouvernement à impose à tous les mesures « expérimentées » ici ou là. On est donc en droit de considérer que le LCE a vocation à se substituer au livret scolaire (et aux examens et diplômes nationaux) ; et à suivre la personne durant toute sa vie professionnelle.
Quel bon moyen pour définir des profils individuels, classer les jeunes et les salariés selon les demandes patronales et permettre aux employeurs de puiser dans ce vivier selon leurs besoins. Pour faire baisser le « coût du travail », il faut mettre en concurrence les salariés en évacuant totalement les anciens diplômes et qualifications. Tel est à terme l’objectif.
Berenschot Belgium, entreprise de conseil en organisation et en ressources humaines http://www.berenschot.be/Services/C... Ce type d’entreprise se développe : elles offrent leurs « conseils » en matière de recrutement, de salaire... en vue d’optimiser la productivité du travail, c’est à dire l’exploitation du travail salarié. Elles élaborent des plans pour réaménager, en ce sens les conventions collectives… |