Retour sur la mobilisation de l’automne 2010 : la nécessité d’un bilan
La mobilisation de l’automne 2010 contre la réforme des retraites a été d’une exceptionnelle ampleur, prenant la dimension d’une mobilisation contre Sarkozy et son gouvernement. Pourtant, elle s’est terminée sur un échec. En comprendre les raisons, et dégager - désormais avec un peu de recul - les conséquences de ce combat, sont une nécessité pour préparer les combats ultérieurs.
Cette mobilisation s’est poursuivie à un niveau très élevé jusqu’au début novembre, avec des prolongements jusqu’à la fin novembre. Elle a pris des formes différentes : huit grandes journées de manifestations (avec ou sans grèves), des grèves sectorielles longues (port de Marseille, raffineries), des grèves reconduites, en particulier dans des écoles, des postes et des dépôts ferroviaires.
Mais au point de départ, il n’y eut pas de mouvement spontané, ni de constitution d’un cadre d’organisation - au moins sectoriel - du type des « coordinations nationales » comme il en fut organisées par exemple lors des mobilisations de 2006, 2007 ou 2009.
L’outil en fut l’intersyndicale, regroupant les directions des confédérations et fédérations (CGT, CFDT et CFTC, FO, Solidaires, FSU, UNSA et CGC). C’est dans ce cadre commun que fut définie la revendication : non pas le retrait pur et simple mais des négociations pour une autre réforme.
Cette orientation poursuit la politique antérieure : celle du dialogue social dans le cadre du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) et, à partir du 12 avril, de la négociation du projet de « réforme » des retraites. C’est sur cette orientation qu’ils avaient, au printemps, organisé trois journées d’action.
Le refus du combat pour le retrait de la réforme détermina les formes d’action : des journées nationales de manifestation largement espacées, avec appel à la grève pour certaines d’entre elles. Il s’agissait d’organiser des actions qui servent d’exutoire à la colère des travailleurs, en espérant quelques aménagements du projet, pour que tout rentre dans l’ordre à la fin septembre.
Après les puissantes manifestations du 7 septembre, quel devait être le combat ? Le vote de la loi étant prévu à l’Assemblée nationale le 15 septembre, cette date s’imposait pour organiser la grève et une manifestation centrale à l’Assemblée, pour interdire à ce parlement croupion de voter le projet de loi, une seule lecture étant prévue.
Or l’intersyndicale refusa cette perspective. Elle décida d’une nouvelle journée nationale pour le 23 septembre. Un simple rassemblement « régional » eut lieu le 15 devant l’Assemblée nationale. Ce choix valait message : l’Intersyndicale ne remettait pas en cause la légitimité de la majorité UMP.
Dans ces conditions, la majorité UMP eut tout loisir de voter le projet de loi. Ce vote constituait un point d’appui très important pour Sarkozy. Il restait au Sénat à le voter.
Le jeudi 23, trois millions de manifestants déferlent dans des centaines de villes. Au-delà des querelles sur le nombre, tout le monde reconnaît que cela est plus important que le 7 septembre. Et un mot d’ordre domine largement, c’est celui de retrait pur et simple de la réforme.
Pour les dirigeants syndicaux, qui espéraient tout boucler fin septembre, c’était imprévu. De même pour Sarkozy qui envisageait depuis avril de nommer Borlo premier ministre dès la réforme votée.
La contradiction entre la politique des dirigeants syndicaux (et politiques) et l’aspiration des masses devenait, par l’ampleur de la manifestation, explosive. Pour un certain nombre de travailleurs, la question d’une action prolongée, la question de la grève générale devenait une question pratique.
De fait, après le 23, tandis que se multipliaient les appels « à la grève reconductible » ou à « la grève générale », des grèves s’engageaient, non sans difficultés, en particulier dans un certain nombre d’écoles. Et la jeunesse lycéenne commençait à faire mouvement. Le 28 et 29-septembre, quelques premiers lycées étaient touchés (Alès), et un plus grand nombre la semaine suivante.
C’est en s’appuyant sur ce mouvement que les dockers de Marseille entraient en grève, combinant la défense de leur statut et le combat contre la réforme des retraites. Leur grève allait durer 33 jours.
Ce mouvement est en partie autonome des décisions prises par l’intersyndicale. Il comporte une part de spontanéité, celle-ci étant aiguillonnée par des militants et réseaux radicaux, et exprime une profonde aspiration au combat pour en finir avec la politique de Sarkozy,
Les dirigeants syndicaux sont donc obligés d’annoncer de nouvelles initiatives, mais toujours sous la forme de journées d’action et en conservant la même revendication, celle d’une « autre réforme ». Ils ont l’appui du PS ainsi que du PCF, lequel déclare le 24 septembre : « Une autre réforme des retraites est possible. Maintenant, nous savons que nous pouvons la gagner ».
Sur cette orientation, l’intersyndicale (sans la signature de FO et Solidaires) appelle à des « rassemblements et manifestations » le samedi 2 octobre et à des grèves et manifestations le 12.
Dans les manifestations, Sarkozy devient la cible de plus en plus évidente des manifestants. Et, à partir du 7 octobre, les grèves et cortèges lycéens se multiplient. Le mouvement est peu organisé. À Lyon, dès le 14, des affrontements avec la police éclatent. Celle-ci organise de véritables souricières pour garder à vue, sur un pont ou sur une place, des heures durant, des centaines de manifestants.
Mais, avec la rentrée universitaire, les étudiants commencent eux aussi à se mobiliser.
Et le 12 octobre, c’est un raz de marée : plus de trois millions de manifestants dans 244 villes. L’intersyndicale convoque aussitôt deux nouvelles journées d’action, samedi 16 et mardi 19 octobre.
A partir du 12 octobre, la mobilisation pouvait basculer. Les actions nationales sont toujours aussi puissantes (trois millions de manifestants défilent le 12 octobre et autant le 19 octobre) et des grèves se poursuivent dans différents dépôts ferroviaires, des établissements scolaires, des postes.
C’est en s’appuyant sur cette mobilisation massive (et sur celle des dockers) que les travailleurs des raffineries s’engagent dans la grève. Celle-ci s’inscrit dans la continuité de la grève de l’hiver précédent qui avait été menée en soutien aux salariés de la raffinerie de Dunkerque.
Cette grève devient un point d’appui. Les actions de soutiens aux grévistes des raffineries se multiplient, tandis que de nombreux salariés viennent aider au blocage des dépôts de carburants.
Quant aux lycéens et étudiants, leur engagement devenait suffisamment important pour que Sarkozy redoute le pire, à savoir le rebond de leur mobilisation après les congés de la Toussaint.
C’est à ce moment là que gouvernement et bureaucrates syndicaux ont conjugué leurs efforts pour casser la mobilisation.
Ce fut d’abord la répression contre les lycéens, avec des arrestations et des condamnations. Ce fut aussi le déblocage des dépôts pétroliers par la police puis les ordres de réquisitions envoyés aux travailleurs des raffineries. Or les bureaucrates syndicaux n’appelèrent pas au refus de ces réquisitions, ni à la grève générale alors que chacun savait qu’en 1963, les mineurs avaient infligé une défaite majeure à de Gaulle en passant outre l’ordre de réquisition.
On vit même le PCF, le PS et le Parti de Gauche refuser un simple communiqué de protestation proposé par le NPA, qui ne demandait pourtant même pas la levée de la réquisition, et encore moins n’appelait à son refus. Loin d’organiser le combat contre ces mesures, le texte de l’intersyndicale du 21 octobre, s’érige en protecteur des « biens » et ne dit mot des luttes menées sur le terrain, les désavouant ainsi de fait. |
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Puis la reprise du travail est décidée au port de Marseille le 29 octobre, la direction CGT refusant, comme le patronat, de rendre public l’accord trouvé. Le même jour, dans les raffineries, les directions syndicales appellent à reprendre le travail. Là encore, le silence est de mise. Il est vrai que ces dirigeants demandaient des négociations pour une réforme, jamais le retrait de la réforme. En janvier seulement, la presse patronale se fera l’écho des augmentations de salaires concédées à Total. Ce même 29 octobre, les cheminots de Lyon votent la reprise après 18 jours de grève.
Après les congés de la Toussaint, le mouvement est encore puissant, mais reflue inexorablement.
Les manifestations du 6 novembre, qui regroupent un million de participants, ont lieu dans une atmosphère qui n’est pas celle de la défaite. Pourtant, la loi était votée, Sarkozy avait gagné…Mais domine le sentiment qu’il s’agissait pour Sarkozy d’une victoire à la Pyrrhus.
Dans plusieurs universités, des AG votent la grève, mais le mouvement n’est pas massif, et ne dure guère. Des actions locales (blocages de zones industrielles et de dépôts) vont se poursuivre pendant quelques jours, expression d’une mobilisation qui ne veut pas mourir… Puis la mobilisation s’éteint.
Parmi les causes de ce reflux, il y a donc la répression gouvernementale, ainsi que la complicité des bureaucrates syndicaux. Mais ce sont là des composantes classiques de toute grande mobilisation.
Mais les groupements syndicaux et politiques considérés comme « radicaux » ont eux-mêmes développé une orientation qui ne permettait pas de submerger la politique des appareils.
Pour les uns, il ne s’agissait que de « pousser » à la lutte, de faire « pression » sur les appareils syndicaux sans pour autant remettre en cause leur politique. Le NPA fixe ainsi ses taches : « on pousse partout et on OR-GA-NI-SE pour un affrontement social et politique » (note du 18 octobre)
D’autres jugèrent plus efficace d’organiser eux-mêmes, en ignorant les vieux syndicats, des assemblées générales, des « inter pro » à une échelle locale ou plus large, et de décider de l’action.
Mais dès le début, il est apparu qu’il y avait un immense fossé entre l’ampleur des manifestations et la faiblesse des AG inter professionnelles ou de grévistes. Quand 40 000 manifestants défilaient à Lyon, l’AG inter pro réunie après la manifestation réunissait une centaine de personnes. Le 23 septembre à la Rochelle, il y avait 13 000 manifestants mais 16 personnes à l’AG interpro. On peut multiplier les exemples. Ces AG pouvaient être un facteur d’organisation. Mais il y avait cette fois-ci, dans leur faiblesse relative, un problème politique qui impliquait une réflexion. Or le réflexe de « l’action-exemplaire-qui-va-entraîner-les-masses » fut le plus fort.
Ces AG servirent à impulser et coordonner localement des grèves « reconductibles » appuyées par Solidaires, la CNT, et quelques sections CGT. A l’exception d’écoles dans différents départements, de dépôts ferroviaires et de services postaux, ces grèves furent minoritaires et éphémères.
Comme tout mouvement profond, la mobilisation était marquée par son hétérogénéité. Ainsi a-t-on vu nombre de travailleurs qui faisaient grève pour la première fois, et nombre de manifestants qui pour la première fois défilaient. Ceux là faisaient relativement confiance aux syndicats ou étaient sensibles au caractère apparemment « unitaire » des journées nationales.
Dans le même temps, un certain nombre d’autres travailleurs se montraient fort critiques à l’égard de ces directions et de l’intersyndicale. Mais pour submerger le barrage de ces directions, ils ne trouvaient d’alternative que dans « la reconductible », pour reprendre leur jargon.
Cette tendance à contourner l’obstacle des vieilles bureaucraties syndicales était accentuée par les militants qui ont choisi de construire Solidaires (ou parfois la CNT) jugés plus radicaux.
Peu importe ici que ce choix (dicté souvent par des considérations locales ou sectorielles) soit justifié ou non. Le problème est que la CGT, FO et la FSU sont à eux seuls majoritaires, sans même parler des autres syndicats. Dès lors, que l’on soit « minoritaire » à l’intérieur de ces grands syndicats, ou syndiqués à Solidaires, il est tout autant nécessaire de combattre pour le front unique.
Or les militants de Solidaires et de la CNT ont souvent privilégié l’action qui permette d’affirmer « leur » syndicat face aux autres syndicats plutôt que le combat pour l’unité. Souvent aussi les « minoritaires » de la CGT « dénonçaient » leurs dirigeants, et tentaient de réaliser, avec des militants de Solidaires ou d’ailleurs, des actions et des appels communs, mais sans impulser d’action à caractère de front unique qui puisse aider à lever l’emprise des vieilles bureaucraties.
Pourtant, une autre politique était possible ; agir pour exiger des directions des syndicats majoritaires (par des prises de positions, délégations, etc…) qu’elles se prononcent pour le retrait pur et simple de la réforme, contre toute réforme, pour le retour aux 37, 5 années et donc renoncent à toute négociation et organisent la grève générale, l’objectif étant par ce combat d’associer et d’organiser le grand nombre des salariés qui veulent utiliser leurs syndicats majoritaires.
C’est dans ce sens que se ont prononcées un certain nombre d’AG. Ainsi, la section CGT -Phillips de Dreux a exigé que les directions syndicales lancent « immédiatement un appel à la grève générale jusqu’au retrait », Ainsi, l’AG interprofessionnelle de Lyon du 12 octobre a voté un appel à ces directions avec le même objectif. Mais aucune organisation n’a relayé ces appels.
Certes, une telle politique n’aurait sans doute pas suffit à elle seule à lever tous les obstacles. Mais elle aurait contribué à la construction d’outils permettant de briser le contrôle de l’intersyndicale : assemblées élisant des comités de grève intégrant les syndicats, comités locaux des délégués des assemblées, coordination nationale, comité central de grèves intégrant les représentants syndicaux (ceux-ci devant accepter les décisions collectives).
On ne peut en effet séparer les formes d’organisation (ou d’auto-organisation) des questions d’orientation. L’histoire a montré, par exemple, que les étudiants, mais aussi les enseignants, les chercheurs et les enseignants-chercheurs savent s’organiser en assemblées générales massives et en coordinations locales et nationales représentatives. Ce fut le cas des étudiants en 2006 dans la bataille pour le retrait du CPE, en 2007 pour l’abrogation de la LRU, et de nouveau en 2009 contre la même Loi d’autonomie des universités et contre la mastérisation des formations des enseignants (avec cette fois ci une coordination des enseignants et enseignants chercheurs).
Certes, de telles structures nationales ne garantissent pas la victoire : Le CPE fut abrogé en 2006, mais la LRU n’a pu être balayée ni en 2007 ni en 2009.
Car ces AG et coordinations sont un enjeu de la lutte des classes : les courants politiques favorables au compromis avec le gouvernement, et les émissaires (plus ou moins masqués) des bureaucraties syndicales, tentent d’y imposer leur orientation : parfois en vain. En 2006, tous les dirigeants syndicaux, de même que ceux du PS et du PCF, durent accepter l’exigence du « retrait du CPE » et aucun d’eux ne put négocier avec le gouvernement. Celui-ci fut donc vaincu et le CPE abrogé.
Mais en 2010, il y avait deux revendications contradictoires ; les travailleurs exigeaient le retrait du projet : il n’y avait donc rien à négocier. Les dirigeants des syndicats, notamment la CGT et la CFDT, ne demandaient pas le retrait mais des négociations. Quant à ceux de FO, de la FSU et de Solidaires, ils rusaient en demandant le retrait….pour négocier une autre réforme.
Une autre raison, qui a contribué à entraver la mobilisation, est l’absence d’alternative politique. Cette absence a d’autant plus pesé que chacun mesurait, plus ou moins clairement, que le combat pour le retrait de la réforme posait la question du pouvoir.
Or sur ce plan, c’est la bouteille à l’encre : le PS et le PCF préparent plus ou moins clairement un gouvernement de type « gauche plurielle », dont on devine aisément ce que sera sa politique. Quant aux groupes dits « révolutionnaires », ils n’ont rien à offrir, si ce n’est un énigmatique « gouvernement des travailleurs » dont on ne sait s’il comportera un ou des partis actuels.
Or le PCF (et le PG), puis le PS, s’ils revendiquaient le maintient de la retraite à 60 ans, refusaient d’exiger le retour aux 37,5 annuités et demandaient une « autre réforme ». La politique de front unique qui devait être menée sur le plan syndical aurait donc dû tout autant concerner ces partis dont nombre de militants exigeaient le retrait total du projet de loi et le retour aux 37, 5 années.
Dans ce combat pouvait se dessiner en pointillés la forme transitoire d’un gouvernement non pas des travailleurs mais des partis d’origine ouvrière, ainsi que l’une des revendications pour lesquelles la classe ouvrière reprendra tôt ou tard le combat.
Ce sont là des questions que les travailleurs et la jeunesse vont devoir discuter. D’autant que s’il a remporté une victoire, Sarkozy est ébranlé (aussi a-t-il dû renoncer à Borlo et reconduire Fillon pour diriger un gouvernement destiné à le protéger) ; la direction de la CGT est elle-même en difficulté, et le capitalisme n’est pas sorti de sa crise.
Quant à la classe ouvrière et à la jeunesse, elles ont pris la mesure des leur force mais aussi des difficultés à résoudre. Des liens militants se sont noués, des réseaux se sont constitués, des solidarités se sont créées, en particulier entre étudiants, enseignants et salariés du privés, que l’on avait parfois oubliées (caisses de grèves largement abondées, aide aux piquets de grèves, etc..). Toute cette expérience accumulée sera utile lors des prochains combats revendicatifs et politiques.
Le 12 avril le gouvernement annonce un projet de réforme des retraites, et ouvre la concertation avec les directions syndicales. Cette annonce fut précédée de mois de concertations au sein du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) où siègent les représentants des syndicats.
1er mai : manifestations importantes contre le projet. Le18 mai débute un second round de discussions
27 mai : deuxième journée de mobilisation pour faire « pression ». Le projet de loi est présenté le 16 juin
24 juin, la mobilisation est encore plus importante
samedi 4 septembre : manifestation en défense des Roms, contre la politique sécuritaire du gouvernement et le racisme d’État.
lundi 6 septembre : grèves et manifestations dans les collèges et lycées. L’appel (essentiellement celui du SNES) est largement suivi
mardi 7 septembre : première grande journée de grèves et de manifestations (2,5 million de participants) en défense des retraites, à l’appel de l’intersyndicale. (En deux mois, il y aura ainsi 8 journées d’actions).
8 septembre : les responsables des confédérations décident d’attendre … le 23 septembre pour une nouvelle journée d’action. En attendant, le projet de loi est discuté à l’Assemblée avant d’aller au Sénat.
15 septembre : le projet de loi est voté à l’Assemblée nationale. Un rassemblement régional est organisé en face de l’Assemblée. Le texte voté est envoyé au sénat, pour une seule lecture.
jeudi 23 septembre, deuxième journée d’action. Les masses déferlent.
Dans nombre de localités, la grève se poursuit après le 23. C’est le cas dans un certain nombre d’écoles.
27 septembre : les dockers de Marseille engagent la grève, qui va durer 33 jours.
28 et 29 septembre : quelques premiers lycées partent en grève (Alès), plus nombreux début octobre.
samedi 2 octobre : manifestations pour cette troisième journée d’actions.
6 octobre : 47 navires sont désormais bloqués en rade de Marseille, dont 32 pétroliers.
7 octobre, les cortèges lycéens se multiplient, hors cadre des journées organisées par les confédérations.
12 octobre : nouvelle journée de mobilisation : c’est un raz de marée. Sarkozy devient la cible de plus en plus évidente des manifestants. À partir du 12 octobre, les grèves s’étendent, la grève générale menace.
mardi 12 : les raffineries (Feyzin, Grandpuits…) entrent en grève. Les 13 raffineries du pays seront paralysées le 14.
à Lyon, dès le 14, des affrontements de la jeunesse avec la police se multiplient.
15 octobre : la grève touche les raffineries, la SNCF, des entreprises industrielles, des centres d’impôts, des services postaux, des organismes sociaux, des réseaux de transports urbains, des hôpitaux , etc…
samedi 16 octobre puis mardi 19 octobre : 5ème et 6ème journées nationales. Manifestations encore massives.
21 octobre : le texte de l’intersyndicale ne dit mot des luttes partielles, « reconductibles », tout en annonçant deux nouvelles journées d’action, le 28 octobre et le 6 novembre.
vendredi 22 octobre : évacuation de Grandpuits une vidéo monte l’affrontement entre gendarmes et salariés tandis qu’un responsable syndical CGT exige des travailleurs qu’ils laissent passer les policiers. Les bureaucrates de la CGT ne réclamaient pas le retrait du projet de loi Sarkozy, mais seulement des négociations.
29 octobre : fin de la grève des raffineries, de même qu’au terminal pétrolier de Marseille.
4 novembre : quelques AG dans les universités, qui ne sont pas massives.
6 novembre : 8e journée nationale, avec un million de manifestations.
mardi 23 novembre : C’est la fin. Les manifestations regroupent 100 000 participants.