Des dettes colossales
C’est un véritable Himalaya de dettes. Publiques ou privées, elles représentent deux années de production dans les principaux pays capitalistes.
Pour la France, le total était de 2 000 milliards d’euros il y a dix ans ; il va atteindre 4 000 milliards cet été.
C’est aux États-Unis que s’est ouvert la crise comme une crise de la dette privée : l’incapacité de nombreux américains à payer les traites de leur maison a entraîné des faillites en cascades.
À l’automne 2008, les plus grandes banques de la planète ont vacillé, Lehman Brothers s’est effondré. De gigantesques plans publics ont alors sauvé les banques et assureurs privés.
On estime que 5000 milliards de dollars furent mobilisés.
Aux États-Unis, le sauvetage de Bear Stearns, de Fannie Mae et de Freddie Mac et celui d’AIG a mobilisé 490 milliards, et l’aide au secteur bancaire 700 milliards. Une partie a été remboursée. Le Trésor américain estime déjà à 105 milliards de dollars les pertes pour les finances publiques.
En France, la Cour des comptes, contredisant le gouvernement, estime à 5,79 milliards d’euros le cadeau fait aux banques alors même que sa garantie les a sauvées de la faillite, ce qui n’a pas de prix. En réalité, aux États-Unis comme en France, les banques étaient condamnées. L’État aurait pu les récupérer sans verser un centime ni payer leurs dettes.
Le total de la dette publique mondiale s’élèverait à 35 000 milliards de dollars. La dette américaine vient de passer le cap des 13 000 milliards, soit 92,6% du PIB. Pour certains, elle s’élèverait en vérité à 110%.
Pour amortir cette dette, on utilise un tiers de l’épargne mondiale. Cette ponction a triplé en vingt ans. Les intérêts de ces emprunts nourrissent banques et fonds privés.
La dette souveraine de la France atteint 1 500 milliards d’euros. En 2010, l’État doit emprunter 239 milliards (déficit en cours et remboursements d’emprunts antérieurs). La France risque d’avoir bientôt du mal à honorer sa dette. Quasi tous les États sont, peu ou prou, menacés de banqueroute.
* dette émise ou garantie par l’État